Il y aura, au début du jour,
quand la nuit s'estompe et que la lune adoucit les ombres,
le bruit de tes pas.
Le bruit des souliers qui glissent
sur les pierres du sentier du Pas du Diable.
Il faudra passer rapidement,
pour qu'Il ne te précipite pas plus bas.
Dans le chaos sombre du torrent
qui dévale la montagne.
Dans ce vallon froid
étroit et vertigineux.
Puis tu traverseras un village,
hanté par les fantômes des mineurs.
Tu les entendras hurler du fond des galeries,
par eux creusées,
il y a fort longtemps, dans toute la montagne.
A ton passage, dans les ruelles désertes,
le souffle de leurs âmes fera claquer les volets en bois
sur les murs de pierres
des maisons abandonnées.
Plus tard viendra le chant du vent dans les mélèzes .
Ils te guideront dans la forêt,
jusqu'au passage du Val d'Enfer.
A partir de ces premières marches en pierre
commencera, vraiment, la montée vers les Merveilles.
Tu longeras longtemps le torrent,
sur les rochers de la rive droite,
mais avant que tu n'arrives en haut,
le Diable t'ôtera le souffle
et mettra le feu dans tes poumons .
Alors tu ne verras plus le ciel et tu garderas la tête basse.
Tes yeux resteront collés à tes souliers.
Pourtant le plaisir pourrait venir ...
de la souffrance,
à chaque pas.
Un pas après un autre pas.
Lentement tu te hisseras vers la délivrance
et enfin tu arriveras à l'Enfer,
sous un ciel chargé de nuages noirs,
qui tourbillonneront dans le vent.
Aujourd'hui, la montagne ne veut pas t'accueillir.
Le ciel gronde sourdement
Et les éclairs mettent le feu au ciel.
Bientôt les nuages se déchirent
et jettent toute les pierres de glace sur le sentier.
Vite , vite tu le dévales,
à grandes enjambées
et tu rebrousses chemin,
sans te retourner.
Malheureux, tu as le Diable aux trousses !
La montagne est un amour.
Pour la gravir il y a milles tourments.
En descendant, milles soulagements.
Pour la gravir il y a milles tourments.
En descendant, milles soulagements.
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