au pied du mont Bégo,
le randonneur, épuisé par sa longue marche,
s'est allongé sur l'herbe,
à l'ombre du Grand Mélèze.
Il somnole au bord du Lac Vert de Fontanalba.
Les bras repliés dessous la tête.
Son chapeau tombe légèrement
sur ses paupières mi-closes.
Sur l'herbe allongé,
il a jeté son sac à dos sur le côté.
Apaisé, il sourit à son dos.
Les fines aiguilles des branches de l'arbre protecteur
filtrent la lumière rasante du soleil,
qui éclaire et irise la surface du lac
et danse au dessus de l'eau claire.
Lentement, bercé par le vent,
dans le bruissement du vent dans les branches,
le grand Mélèze se penche délicatement sur lui.
Doucement, sans le réveiller,
il l'enlace dans ses branches.
Il l'emporte
et le porte
jusqu'à la cime de ses plus hautes branches.
Alors le dormeur disparait.
Il devient l'Aigle qui survole le Lac Vert.
Flottant dans les courants d'air chaud
il se hisse le long des parois rocheuses.
Il écarte ses larges ailes et se laisse simplement porter par le vent,
Sans d'autres bruits
que le froissement du vent dans ses plumes,
Sans aucun mouvement,
que celui des plumes de sa queue.
Il fait de larges cercles dans le ciel.
Il est au dessus de la Montagne.
Il est en haut
là haut,
tout en haut,
au dessus des cimes du Bégo.
L'homme est devenu l'Aigle .
qui voit en bas,
tout en bas,
un tout petit randonneur
qui dort,
allongé au bord du Lac Vert,
à l'ombre du Grand Mélèze.
Comme une marmotte,
une toute petite marmotte,
adossée à un sac à dos.
Au bord de l'eau.
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